vendredi 24 février 2012

Le China (12e)


Manger dans un chinois chic est difficile à Paris. Manger tout en assistant à un concert est tout aussi difficile. Alors allier les deux semble impossible. Pourtant, le China, qui a délaissé sa particule "club", a cherché à relever le défi. Si l'intention est bonne, elle se solde malheureusement par un échec. Récit d'un beau gachis.

Tout l'esthétique du restaurant reprend les codes du "chic". Un voiturier est proposé, l'accueil se fait au pupitre, les chesterfields remplacent les traditionnelles chaises. La décoration et l'éclairage rouge accentuent également cette volonté de dégager un côté haut de gamme. L'arrivée au China est donc une bonne surprise, il est toujours agréable de découvrir un lieu aussi soigné. 

Comme le dit un proverbe célèbre, il ne faut pas se fier aux apparences, car si le China a été méticuleux pour l'esthétisme, le reste ne suit absolument pas. 

D'abord, le China, même s'il a été supprimé dans son nom, se définit comme un restaurant club. Restaurant, il l'est, mais club, je ne crois pas. On ne peut pas choisir un tel libellé alors que sa carte de cocktails ne comprend que 2 /3 déclinaisons du mojito et un cocktail exotique. Et si tu conduis, tu zappes l'apéro, aucun cocktail sans alcool n'étant proposé. C'est d'autant plus regrettable que l'on se trouve dans un établissement à tendance asiatique, ce qui souvent laisse supposer que les jus de fruits seront au rendez-vous...



Pour ce qui est de l'ambiance du club, un soin tout particulier est accordé à l'artiste qui se produit sur scène (ce soir là, il s'agissait d'Essaï). Le son est de qualité, l'éclairage s'adapte au concert pour mettre en valeur le chanteur et son groupe. C'est un point positif, la clientèle venant pour apprécier le spectacle. Mais cette mise en avant a des conséquences néfastes sur l'aspect "restaurant". En effet, le personnel circule très mal dans les allées obstruées par les amateurs de musique, debout pour mieux profiter du concert. Ainsi, il nous a fallu attendre une demie heure pour commander, puis à nouveau trente minutes pour être servis. La lumière tamisée nous empêche de voir ce que l'on mange, ce que j'ai trouvé extrêmement désagréable. J'ai ainsi arrosé mes nouilles sautées persuadée que la sauce était proposée à cet effet. Que nenni, elle accompagnait uniquement les nems... De même, je pense avoir mangé la salade destinée aux pâtés impériaux avec mes nouilles, ce qui a provoqué un effet croustillant peu appréciable. Je précise, afin de ne pas passer pour une idiote, que j'avais pris un bun, qui est un bol mélangeant des nouilles sautées au poulet et des nems. A la lumière, il aurait été facile de distinguer l'entrée du plat, dans le noir, c'était plus périlleux... Enfin, les tables stylisées mais très basses font que la position assise est douloureuse... On est loin de l'ambiance cosy voulue par le décorateur...

Passons à ce qu'on peut trouver dans l'assiette. Mes accompagnateurs ont choisi pour entrées un tartare de mangue / crevettes et avocat et des bouchées vapeur. Le tartare était bon mais l'ail, trop présent venait gâcher son goût. Les bouchées quant à elles étaient réussies. 
Les nems de mon bun ont reçu mes faveurs, ils étaient  parfumés, croquants et absolument pas gras. On est bien loin des horreurs servis dans les traiteurs chinois populaires. Par contre, les nouilles sautées étaient sans grand intérêt, ni bonnes, ni mauvaises...







J'ai pu goûté également magret d'oie laqué figue et banane accompagné de la feuille de lotus vapeur.  Le magret était fameux, je l'avoue, rosé comme je l'aime et pas trop sucré. De plus, l'assiette était copieuse et valait bien ses 22€. Toutefois, la mystérieuse fleur de lotus s'est révélée être un pétard mouillé. Il s'agissait ni plus ni moins d'un riz gluant cuit dans une feuille. La seule différence est évidemment le prix! 

On continue dans les désillusions avec le dessert. Je choisis le Croustillant de fruits frais à la vanille. Frais mes fruits (rouges, rien d'exotique) l'étaient, du fait de la non décongélation. Le parfum de vanille, je le cherche toujours, la crème était effectivement blanche, mais sans aucune saveur. Ce dessert définit parfaitement le China, qui préfère favoriser le paraître au goût. 

Point de vue addition, elle peut sembler salée (40€ par tête) vu que le plaisir gustatif n'y est pas, mais elle comprend le concert, alors je serai plus indulgente.

Conclusion : le China n'a d'intérêt que si l'artiste qui s'y produit vous intéresse. Si vous venez pour manger, vous risquez d'être déçus.

Le China
50 Rue de Charenton  75012 Paris
01 43 46 08 09
http://www.lechina.eu/

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