samedi 27 octobre 2012

Tricotin 2 (13e)


Voici une problématique peu banale : attendue à un match de handball un mercredi à 19h dans le 13ème, il me fallait trouver un restaurant qui sert à toute heure. A vrai dire, je n'étais pas très inquiète, je savais qu'avec le quartier chinois juste à côté, j'allais facilement trouver un établissement pour me servir. Malheureusement le Lao Lang Xang était fermé et le Ang ne fait que traiteur. D'où la deuxième question : où manger chinois dans le 13ème sans risquer de s'empoisonner? J'ai choisi d'appliquer la règle du "mouton", consistant à entrer dans le restaurant où il y a le plus de monde (ce qui suppose du débit et une certaine notoriété). J'ai ainsi terminé au Tricotin 2. 



Soyons honnête, s'il n'y avait pas eu autant de clients à 18h30 au Tricotin 2, jamais je n'y serait entrée. Tout donne envie de fuir l'établissement au premier abord. D'abord, il s'en dégage un côté cheap, très mauvaise cantine avec sa décoration asiatique stéréotypée. La carte vient également accentuer ce mauvais sentiment : longue (très très longue), mélangeant la cuisine de divers pays (Chine, Vietnam, Thaillande), on suppose vite qu'il s'agira plus d'une cuisine "à peu près" que réellement typique. Pire, on pourrait même penser qu'il s'agit d'un restaurant "micro-ondes".

Une fois entrée, mon scepticisme quant à la qualité de l'établissement s'est un peu dissipé grâce à sa cuisine semie ouverte qui permet de voir les cuisiniers travailler. Ca découpe, ça cisaille, ça fait sauter et frire, c'est extrêmement vivant. Et on est donc loin de la nourriture congelée.

Le Tricotin 2 reste toutefois une grande cantine, qui en reprend donc tous les codes. Le dressage de la table est simple, nos voisins sont très proches et le service, rapide, n'est pas très bavard. Cependant, j'ai eu de la chance ce soir là, je suis tombée sur un serveur plus souriant que les autres, et tout de suite, ça change beaucoup de choses, on se sent plus à l'aise. Par contre, un petit détail m'a chiffonnée : le fait d'être espionnée par le personnel. Je sais, le but est de débarrasser le plus vite possible, mais c'est un peu gênant de manger avec un inconnu qui surveille l'avancée du repas.




Pour la suite, je dois vous avouer que j'ai attendu quelques jours avant de chroniquer ce restaurant. Je vais perdre tout mon (maigre) capital glamour, mais je voulais d'abord savoir si j'avais bien digérer mon repas avant de donner mon avis. N'ayant pas été malade (ni mon accompagnateur), on peut donc estimer que la nourriture du Tricotin 2 est saine. Je sais ça peut paraître cliché chinois = mauvaise bouffe, mais il faut reconnaitre que ça arrive que ce soit le cas.

Passons donc à ce que nous avions dans mon assiette. En entrée, j'ai choisi de me focaliser sur des vapeurs : le classique crevettes et le plus original boeuf / coriandre sauce huitre. Ce dernier s'est révélé être une bonne surprise, le ravioli étant bien garni, la farce étant plutôt inhabituelle. J'ai vraiment apprécié, bien plus que celui à la crevette, pas mauvais, mais bien banal. 

Mon frère a choisi pour entrée une soupe mélangeant du canard laqué et des nouilles. Il faut savoir qu'il ne s'agit en réalité absolument pas d'une entrée mais d'un plat, mais on parle d'un ogre qui n'a peur de rien. J'ai pu le goûter, c'était assez bon.



En plat, j'ai souhaité me concentrer sur la cuisine chinoise en commandant un poulet laqué à l'alcool de rose. Mon frère, qui a gouté, a senti le goût de la rose. Moi, je vous avoue, n'avoir pas vu la différence avec un laquage normal. Malgré ce point négatif, la viande était bonne, le laquage pas trop sucré, et c'était servi en quantité. Pour 8€, je peux vous dire qu'on avait largement de quoi se remplir l'estomac. Pour ce qui est de la présence de 4 morceaux de carottes, faudrait par contre m'expliquer leur utilité...
Mon frère a quant à lui mangé du boeuf au caramel. Je ne l'ai pas gouté, je ne peux rien vous en dire, mais le Monsieur ne s'est pas plaint de son plat et il ne restait rien dans l'assiette. On peut donc supposer que ça se mangeait sans peine. La présentation ne rappelait en rien celle qu'on voit dans les traiteurs chinois, ce qui est un bon point!



Pour finir, j'ai pris un dessert (alors que je ne pouvais plus rien avaler!). L'un d'eux m'avait marqué lors de la lecture de la carte : le maïs et tapioca au lait de coco. Du maïs en dessert? Poussée par la curiosité, j'ai tenté l'expérience. Ce ne fut pas très concluant. Je n'ai n'a pas aimé la présence du maïs qui avait un gout trop prononcé sur le lait de coco. J'ai eu l'impression de manger une salade composée, perturbant quand on mange un dessert.

On finit avec le prix qui est imbattable : 20€ par personne (sachant qu'on a pris du thé au jasmin). Mon plat qui était à 8€ et accompagné de riz était l'un des plus chers de la carte, c'est vous dire le caractère bon marché du Tricotin 2.

Conclusion : Un service non stop, des prix riquiquis, des plats pas mauvais expliquent surement le succès du Tricotin 2. Le diner ici ne rime pas avec feu d'artifice, mais pour dépanner, c'est amplement satisfaisant. 

Tricotin 2
15 Avenue de Choisy
75013 Paris


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